Quatre Frères Kloostra à Dachau – Informateur Julius Barmat
| SPANISHSKY.DK 17 MAI 2021 |
Leur combat contre le fascisme de 1933 à 1945
Comme beaucoup d’autres communistes néerlandais, les quatre frères Kloostra et trois de leurs beaux-frères furent victimes d’une opération anticommuniste. Elle commença en janvier 1923 et se poursuivit sur ordre du maire après la reddition des Pays-Bas en mai 1940. L’opération de 1923 faisait partie des activités du service de renseignement de la police secrète néerlandaise qui débutèrent fin 1917.
Partie 1: Julius Barmat, informateur anticommuniste
Par Mario Kloostra et Rudi Harthoorn/Édition de traduction par Françoise Bertrand
Immédiatement après la révolution russe de 1917, le service de renseignement de la police secrète néerlandaise commença à infiltrer le Parti Communiste des Pays-Bas. Cette infiltration était dirigée par Karel Broekhoff, de la police d’Amsterdam. Il recruta Julius Barmat comme informateur [1].
Barmat était un commerçant devenu très riche pendant la Première Guerre mondiale en livrant des produits alimentaires depuis les Pays Bas, qui étaient neutres, à l’Allemagne. C’est ainsi qu’il fut repéré par les services de renseignement de la police britannique et qu’il établit par la suite de bonnes relations avec les services de renseignement de la police allemande, des diplomates hommes politiques allemands.
C’était un juif ukrainien qui vivait aux Pays-Bas depuis une dizaine d’années. En raison de l’antisémitisme du régime tsariste, il était farouchement anti-russe. Il avait rejoint le Parti communiste parce qu’il voyait ainsi des opportunités de faire du commerce avec le régime bolchevique. Après la Première Guerre mondiale, il quitta le Parti communiste car il pensait avoir de meilleures opportunités économiques avec le régime social-démocrate en Allemagne. Il acheta une nouvelle maison et permit à Broekhoff de vivre dans la maison qu’il avait quittée. Avec le soutien des services secrets de la police néerlandaise, il soudoya le gouvernement allemand afin d’obtenir d’importants contrats commerciaux pour des produits alimentaires et d’autres marchandises.
En 1923, il déménagea à Berlin et devint un homme très riche grâce à ses activités commerciales basées sur la corruption. Le chef des services secrets de la police néerlandaise, Broekhoff, lui rendit souvent visite et y rencontra également le chef de la police de Berlin, Wilhelm Richter.
Le dernier jour de 1924, Barmat fut arrêté pour corruption de ministres, des douanes, de la police et de fonctionnaires [2].
Le contexte de la combinaison des relations social-démocrates, du judaïsme et de la corruption du gouvernement social-démocrate firent qu’il devint le principal objectif de la propagande des nationalistes et des fascistes ainsi que des groupes de droite en Allemagne. Grâce à cette propagande, Hitler réussit à gagner une élection.
Dans les années 30, Barmat rencontra des difficultés avec les autorités néerlandaises. Un journal pro-fasciste écrivit avec une joie malveillante qu’il était responsable de l’arrivée au pouvoir d’Hitler [3]. Le violent antisémitisme en Allemagne se trouva renforcé par les actes de corruption qu’il avait commis.
Le terrible sort des prisonniers dans les camps de concentration pendant la Seconde Guerre mondiale peut donc être largement attribué aux activités de corruption de Barmat et aux services secrets de la police néerlandaise [4].
Références et notes:
[1] Harthoorn, Rudi: Zelfmoord op laagwater (“Suicide en eau peu profonde”), Van Gruting, 2011, ISBN: 9789075879483.
[2] Geyer, Martin H.: Kapitalismus und politische Moral in der Zwischenkriegszeit oder: Wer war Julius Barmat? (“Capitalisme et morale politique dans l’entre-deux-guerres. Ou encore, Qui fait la guerre Julius Barmat?”), Verlag des Hamburger Institut für Sozialforschung, 2018, ISBN: 978-3-86954-319-3.
[3] De Telegraaf, 19-1-1935.
[4] En 1940, Reinhard Heydrich devint chef de l’IKK et Heinrich Müller un membre. Le 20 janvier 1942, Heydrich et Müller rencontrèrent Adolf Eichmann dans le bâtiment des invités de l’IKK à Wannsee. Lors de cette réunion, des plans furent élaborés pour exterminer les Juifs d’Europe. Ainsi, l’Holocauste peut être défini comme un projet de l’IKK.
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