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Leur combat contre le fascisme de 1933 à 1945

Comme beaucoup d’autres communistes néerlandais, les quatre frères Kloostra et trois de leurs beaux-frères furent victimes d’une opération anticommuniste. Elle commença en janvier 1923 et se poursuivit sur ordre du maire après la reddition des Pays-Bas en mai 1940. L’opération de 1923 faisait partie des activités du service de renseignement de la police secrète néerlandaise qui débutèrent fin 1917.

Partie 3.1: La famille Kloostra et le beau-frère: Arie Kloostra

 
Quinze membres de la famille Kloostra et leur beau-frère ont été impliqués dans la lutte contre le fascisme pendant la guerre d’ Espagne et pendant la Seconde Guerre mondiale. Quatre dont été tués.

Par Mario Kloostra et Rudi Harthoorn/Édition de traduction par Françoise Bertrand

Arie Kloostra

Arie Kloostra

Arie Kloostra est née dans le village d’Herpt dans le sud des Pays-Bas le 6 mars 1918. Il a grandi dans une famille communiste et antifasciste. Arie avait six frères et cinq sœurs. Il était tapissier dans l’usine de meubles Pander à La Haye. La famille aidait les réfugiés communistes et juifs d’Allemagne en les accompagnant depuis la frontière pour protéger des adresses secrètes (des cachettes) et empêcher la police néerlandaise de les intercepter et de les renvoyer en Allemagne.

La guerre civile espagnole

Arie voulait rejoindre les Brigades internationales pendant la guerre d’Espagne, avec ses frères Johan et Henk et son beau-frère Leen Triep.

Parce qu’il avait moins de 21 ans, il était alors considéré comme mineur par la loi néerlandaise. Ainsi, le 17 avril 1937, ses parents et ses frères l’ empêchèrent-ils d’aller avec ses frères.

Hendrik (Henk) Kloostra

Hendrik (Henk) KloostraPhoto

Leendert (Leen) Johannes Triep

Leendert (Leen) Johannes Triep

Il décida cependant de gagner l’Espagne en 1938. Il vendit sa moto. Il fit remettre l’argent à sa mère, qui en avait grand besoin, partit sans dire au revoir et se rendit dans les Pyrénées, qu’il traversa en 16 heures de marche; il arriva en Espagne le 12 mars 1938. Le même jour, Arie Kloostra fut intégré aux Brigades Internationales.

Gerrit Willem Kastein, avant 1943

Gerrit Kastein

À l’été 1938, il participa à la bataille de l’Èbre. Près de Gandesa, il fut blessé au ventre par des éclats d’obus et plus tard une balle transperça son bras. La blessure fut soignée par le médecin néerlandais Gerrit Kastein, qui devait jouer un rôle très important dans la résistance communiste pendant la Seconde Guerre mondiale.

La famille Kloostra et le beau-frère: Arie Kloostra: Les forces républicaines franchissant l'Èbre, 1938

Les forces républicaines franchissant l’Èbre, 1938

En novembre 1938, les troupes étrangères se retirèrent d’Espagne et Arie rentra aux Pays-Bas le 5 décembre. Bien que le gouvernement néerlandais ait promis par l’intermédiaire de la Société des Nations qu’il n’y aurait aucune conséquence pour les membres des Brigades internationales, Arie perdit sa nationalité néerlandaise, ce qui lui causerait par la suite de nombreuses difficultés.

Son frère Henk ne revint jamais d’Espagne.

En 2013, le fils d’Arie découvrit que Henk était mort du typhus, et il trouva, 75 ans après sa mort, la tombe dans laquelle Henk avait été enterré, avec quatre républicains espagnols, dans le cimetière de San Esteban de Litera (voir le bas de cette page).

Le neveu du directeur de Henk Pander, Philip Willem Pander, qui était également membre du conseil d’administration, demanda à Arie de retourner à l’usine [1].

Mathilda Petronella Rademakers

À son retour, il épousa Mathilda Petronella (Tilly) Rademakers. Avant la guerre, elle faisait partie du mouvement des jeunesses communistes «Tempo». Le président en était Bob Brandes. Elle prit des cours de danse avec l’activiste communiste Lien (Rebekka) Brilleslijper. Elles étaient toutes deux très actives au sein de l’organisation «Rode Hulp» (Secours rouge), qui soutenait les Brigades Internationales en Espagne. Son nouveau beau-frère, Cor Rademakers, fut arrêté le 10 juin 1941 et mourut le 15 juillet 1942 au camp de concentration de Groß Rosen.

La résistance communiste
Samuel Zacharias (Sally) Dormits

Samuel (Sally) Dormits

Immédiatement après l’occupation allemande des Pays-Bas, Arie rejoignit la résistance communiste à La Haye. Il devint membre d’un petit groupe qui prit immédiatement les armes. Ce groupe comprenait d’autres anciens membres de la Brigade internationale, dont Sally Dormits, qui plus tard, en 1942, devint le chef de la Nederlandse Volksmilitie,  NVM (‘Milice du Peuple Néerlandais’) à Rotterdam. Ce groupe peut être considéré comme le point de départ de la NVM, qui mena une série d’attentats à la bombe contre des trains allemands. Cependant, Arie ne rejoignit pas la NVM, basée à Rotterdam [2].

Arie collabora également étroitement dans la résistance avec Bob Brandes et le réfugié communiste allemand Eberhard Rebling ainsi qu’avec leurs (futures) épouses respectives, Janny et Lien Brilleslijper. qui firent preuve d’un grand courage [3].

Cornelis 'Bob' Brandes

Cornelis ‘Bob’ Brandes

Marianne (Jannie) Brandes-Brilleslijper

Marianne Brandes-Brilleslijper

Eberhard Rebling, 11 juillet 1963

Eberhard ReblingBundesarchivLicence

Rebekka (Lin) Brilleslijper, alias Lin (Lientje) Jaldati

Rebekka (Lin) Brilleslijper

 

 

 

 

 

Information vitale
Herman Holstege (Photo: Rudi Harthoorn)

Herman Holstege

En août 1940, après une demande d’Herman Holstege de collecter des données sur la production, les fournisseurs et les acheteurs des entreprises, Arie apprit que Pander avait commencé à construire plusieurs milliers de skis [4]. Déjà, en mai 1940, le directeur, un fasciste fanatique, avait été appelé à Berlin et avait reçu une commande de skis pour les avions de transport Junkers 52. Les Allemands ne cachaient pas leur objectif – une guerre d’hiver en Union soviétique. La production commença en août 1940. Pander dut embaucher 2 000 employés supplémentaires.

La famille Kloostra et le beau-frère: Arie Kloostra: Un avion de transport et bombardier Junkers 52 équipé de skis - dans la neige soviétique

Un avion Junkers 52 équipé de skis

Arie rapporta immédiatement cette information au Parti communiste de La Haye et, par l’intermédiaire de plusieurs personnes, la nouvelle arriva à Daan Goulooze et Leon Trepper du groupe néerlandais de l’organisation des tisserands de la laine (Wollweberorganisation). Un message crypté fut envoyé à Moscou par radio. Cette nouvelle était probablement la première indication pour Staline que l’Allemagne préparait une guerre contre l’Union soviétique. On y apprenait aussi que l’armée allemande serait approvisionnée par voie aérienne, ce qui était également une information militaire très importante.

Le rapport d’Arie et l’envoi par l’Organisation Wollweber à Moscou, même sans avoir eu de réaction et d’information sur la planification de la guerre par Staline, ont pu être décisifs pour l’issue de la Seconde Guerre mondiale [5].

Dans la clandestinité

En raison des arrestations massives dans les rangs de la résistance communiste suite à son infiltration par l’espion des services secrets de police Van Soolingen (voir Partie 2: La lutte contre le communisme), Arie se cacha chez Cornelis Blom. Pour le dîner et peut-être aussi pendant la journée, il se rendait souvent chez l’épouse de Jan Keuvelaar à Peilstraat 33.

Jan Keuvelaar

Jan Keuvelaar

Keuvelaar fut arrêté le 6 juin 1941 à cause de l’informateur Van Soolingen et fut déporté aux camps de concentration de Buchenwald, Neuengamme et Dachau. Keuvelaar faisait partie du « Train de la Mort » du 1er août 1942 de Neuengamme à Dachau. Il a survécu à la guerre.

Des cadavres gisent dans l'un des wagons ouverts du train de la mort de Dachau, du 29 avril au 1er mai 1945

Depuis le train de la mort de Dachau

Arrested

Le 7 octobre 1942, les services de sécurité firent une descente dans la maison de Keuvelaars. Arie réussit à s’échapper de la maison et se mit à courir en zigzag dans la rue, comme il l’avait appris pendant la guerre d‘Espagne. Il se rendit quand le service de sécurité se mit à tirer. L’épouse de Keuvelaar n’ayant pas été arrêtée, Arie était probablement la cible des services de sécurité. La manière dont le service de sécurité avait obtenu les informations requises est inconnue.

Johannes Hubertus Veefkind
Johannes Hubertus Veefkind sr.

Johannes Hubertus Veefkind sr.

Dans la prison de Scheveningen, surnommée «Oranjehotel» (“L’hôtel Orange”), il fut interrogé par les services de sécurité et le policier Johannes Hubertus Veefkind des services secrets. Ce policier surveillait les communistes depuis 1926. Dans son uniforme de police, Veefkind espionnait les réunions du parti communiste avant la guerre. Arie le reconnut grace à cela.

La famille Kloostra et le beau-frère — Arie Kloostra: Prison de Scheveningen à La Haye, surnommée «Oranjehotel» (L'hôtel Orange)

Prison de Scheveningen à La Haye, surnommée «Oranjehotel» (L’hôtel Orange)Arjan de Jager KleinLicence

Veefkind le frappa à la tête à plusieurs reprises au cours de l’interrogatoire avec une matraque et le maltraita de bien d’autres façons.

Camps de concentration

Le 2 mars 1943, Arie Kloostra fut transféré au camp de concentration de Bois-le-Duc, où il dut travailler dans le ‘Philips-Kommando’ (‘Commando Philips’). Il arriva à Dachau le 24 mai 1944.

La famille Kloostra et le beau-frère — Arie Kloostra: Camp de concentration de Bois-le-Duc, à partir de septembre 1944-1945

Camp de concentration de Bois-le-Duc, à partir de septembre 1944-1945

À l’automne 1944, quatre des frères Kloostra étaient emprisonnés à Dachau en même temps: Arie, Jan, Johan et Rein. Les frères Arie et Johan restèrent dans le bloc ‘interbrigadiste’ (une baraque spécialement construite pour les anciens combattants de la guerre d’Espagne).

Entrée au camp de concentration de Dachau

Entrée au camp de concentration de DachauRennett StoweLicence

Plus tard, il fut rattaché avec son frère Johan au sous-camp de Steinhöring. Là, il dut travailler pour l’Institut Lebensborn. Dans cet institut, des femmes célibataires étaient mises enceinte par des hommes anonymes afin de mettre au monde des enfants aryens «racialement» purs.

l'Institut Lebensborn, Außenlager Steinhöring

l’Institut Lebensborn, Außenlager Steinhöring

Peu de temps avant la libération, Arie fut ramené à Dachau. Là, il reçut l’ordre des SS de rembourrer un fauteuil. L’organisation clandestine communiste de Dachau lui demanda de cacher un pistolet Luger. Aria cacha l’arme dans le fauteuil. Après la libération, il récupéra le pistolet et le rapporta aux Pays-Bas.

La famille Kloostra et le beau-frère — Arie Kloostra: Le Luger qu'Arie avait caché dans un fauteuil

Le Luger qu’Arie avait caché dans un fauteuil

Peu de temps avant la libération, Arie et son frère Johan furent sélectionnés pour ce qu’on appelait une marche de la mort, dont la destination était inconnue. On s’attendait à ce que la plupart, ou peut-être même tous les prisonniers sélectionnés, meurent au cours de cette marche.

Un ancien combattant allemand de la guerre d’Espagne reconnut les deux frères et inscrivit leurs noms sur la liste des “trafiquants du marché noir”. Pour le reste de leur vie, ils eurent le sentiment amer d’avoir survécu au détriment d’autres prisonniers.

Libération et évacuation

Arie fut libéré par l’armée américaine le 29 avril 1945 à 17 h 28.

L’un des libérateurs américains était Louis Gordon, qui avait combattu Franco dans la brigade américaine Lincoln. Comme le bataillon néerlandais, il avait participé à la grande bataille de l’Èbre à l’été 1938. Il fit en sorte que le bus américain soit donné aux Néerlandais. Le fils d’Arie put rencontrer Louis Gordon en 2001 à Madrid lors d’une commémoration de la guerre d’Espagne.

Beaucoup de prisonniers libérés d’autres pays purent rapidement rentrer dans leur pays d’origine, mais pas les Néerlandais. Le Néerlandais Hans Teengs Gerritsen, libéré à Dachau, organisa un bus de retour et demanda de l’aide pour l’évacuation des autres Néerlandais de Dachau. Il y avait 18 personnes libérées dans le bus, dont Arie et Johan.

En effet, à leur retour, ils purent organiser une mesure d’évacuation. En 1987, un livre fut publié décrivant le voyage de retour en bus [6].

Le bus à Dachau

Le bus à Dachau le 17 mai, peu avant son départ pour les Pays-Bas. (Deuxième à droite avec la casquette, Arie; au-dessus de lui à la fenêtre avec casquette et lunettes de soleil, Johan; au premier rang: troisième de droite à gauche Ed Hoornik, puis Hans Teengs Gerritsen, Jaap Mesdag, Carel Steensma. Ainsi que Willem Brugsma, Louis van Dungen, Dirk de Loos, Piet Maliepaard, Freek Niemeijer, Johan Post Uiterweer, Jannes van Raalte, Nico Rost, Frits Steen, Cas Vermeulen, Bram Wolff)

Des années d’après-guerre

En 1945, Arie Kloostra retourna travailler à l’usine Pander, mais dut s’arrêter fin 1947 en raison de sa mauvaise condition physique. Il demanda la pension des travailleurs de la résistance – une pension pour les travailleurs de la résistance qui n’étaient plus en mesure de travailler. En raison des blessures subies en Espagne et des mauvais traitements à Dachau, Arie fut finalement déclaré incapable de travailler en 1953 et reçut une pension.

Les combattants de l'Espagne Arie Kloostra (à gauche) et Piet Laros (à droite) manifestant devant le Parlement néerlandais pour le rétablissement de la citoyenneté à tous les anciens volontaires de la guerre civile espagnole, 1969

Les combattants de l’Espagne Arie Kloostra (à gauche) et Piet Laros (à droite) manifestant devant le Parlement néerlandais

Il continua ses activités au sein du parti communiste. Bien qu’il ait lui-même retrouvé sa citoyenneté à la fin des années 1950, Arie Kloostra continua à lutter pour que ses camarades de la guerre d’Espagne recouvrent leur nationalité (bien que de nombreux volontaires espagnols aient pris part à la résistance, les derniers combattants espagnols n’ont récupéré leur citoyenneté que dans les années 1980. Les volontaires fascistes néerlandais pour Franco en Espagne n’ont jamais perdu leur citoyenneté et les volontaires SS néerlandais impliqués dans des meurtres de masse en Union soviétique ont retrouvé leur citoyenneté au début des années 1950).

En 1968, il collecta de l’argent et des biens pour le peuple vietnamien afin de soutenir sa lutte contre les États-Unis et leurs cruelles marionnettes du Sud-Vietnam.

En compagnie d’Eberhard Rebling et de son épouse Lien Brilleslijper, il remit les dons collectées à l’ambassadeur du Vietnam à Berlin. Lien est connue sous son nom d’artiste “Lin Jaldati”.

La famille Kloostra et le beau-frère — Arie Kloostra: (À gauche) Arie Kloostra, Tilly Kloostra-Rademakers, Rebekka (Lin) Brilleslijper and Eberhard Rebling à l'ambassade du Vietnam à Berlin

(À gauche) Arie et Tilly Kloostra-Rademakers et (à droite) Lien et Eberhard Rebling-Brilleslijper,1968, à l’ambassade du Vietnam à Berlin

Après le retour de la démocratie en Espagne, Arie Kloostra devint citoyen d’honneur espagnol.

Arie Kloostra est décédée le 21 octobre 1998 dans le village d’Epse, Pays-Bas.


Références et notes:

[1] Hendrik Pander était un membre fanatique du parti fasciste NSB, mais son neveu Philip Winter, également membre du conseil d’administration, était un antifasciste. Philip rejoingnt la résistance (non communiste) et fut exécuté le 10 avril 1945.

[2] La quasi-totalité du NVM fut arrêtée entre octobre 1942 et février 1943, ce qui entraîna l’emprisonnement d’environ 350 membres, dont environ 160 perdirent la vie. Le service de sécurité découvrit un lien avec un groupe de résistance communiste dans l’usine Hollandia-Kattenburg près d’Amsterdam. Cette usine comptait de nombreux employés juifs. Plus de 300 Juifs et leurs proches furent immédiatement arrêtés. Plus de 900 personnes furent ainsi arrêtées, envoyées à Auschwitz et immédiatement gazées.

[3] Bob Brandes, Eberhard Rebling et les sœurs Jannie et Lien Brilleslijper organisèrent une cachette, principalement destinée aux Juifs, dans une villa de luxe appelée “t Hooge Nest” (le nid en hauteur), qui était aussi un lieu de rencontre pour la résistance communiste. Les Allemands découvrirent la cachette et les sœurs furent déportées à Auschwitz et à Bergen-Belsen. Toutes deux survécurent. À Bergen-Belsen, elles firent la connaissance de Anne et Margot FRANK et devinrent amies à cette époque. Parmi ceux qui avaient pu se cacher, se trouvaient leurs parents et un frère. Ils ne survécurent pas.

En 2018, le livre “t Hooge nest”, de Roxane van Iperen (ISBN: 9789048841783) a été publié. Une traduction anglaise a été publiée sous le titre: “The sisters of Auschwitz” (ISBN: 9781841883731). La version allemande est “Ein Versteck unter Feinden”. Bientôt, le livre sera publié dans d’autres pays et d’autres langues, et en 2021, le livre fera l’objet d’un film.

[4] Pander avait de l’expérience dans la production d’avions auébut des années 1930. Pander déclara aux responsables qui avaient passé le contrat de construction du train d’atterrissage que lsa conception en était défectueuse. Néanmoins, Pander reçut l’ordre de les construire. Il semble qu’ils aient été effectivement inutilisables. Plus tard, Pander conçut et construisit des hayons hydrauliques pour les avions Junkers-52 afin de charger des mini-tanks. Il construisit également des milliers de planeurs à des fins d’entraînement.

[5] L’Institut néerlandais de recherche sur la guerre (NIOD) ne considère pas la branche néerlandaise du groupe Wollweber comme un groupe de résistance, bien que le groupe ait envoyé à Moscou, avant et pendant la guerre, des nouvelles sur la situation aux Pays-Bas et des informations provenant de l’intérieur de l’Allemagne. Ces informations furent amenées à plusieurs reprises de l’autre côté de la frontière de manière illégale par la résistance communiste allemande. Les noms des membres du groupe furent donnés à la Gestapo par le service de renseignement de la police de Rotterdam à la fin de 1937. Ils furent presque tous arrêtés au cours de l’été 1940 et furent exécutés ou moururent en camp de concentration.

[6] Schneider, Jos en Gijs van de Westelaken, “De bus uit Dachau” (‘Le bus de Dachau’), 1987, ISBN: 9789460038679, deuxième édition 2018, ISBN: 9789460038303.


Photos du cimetière de San Esteban de Litera, avril 2015, lors du dévoilement d’un monument en l’honneur des cinq brigadistes de la 45 division, y compris Hendrik (Henk) Kloostra décédé et enterré dans le sol espagnol il y a 75 ans.

Le discours lors de l’inauguration du mémorial au cimetière de San Esteban de Litera, avril 2015 (Photo: Mario Kloostra)

Le discours lors de l’inauguration du mémorial

Avant le dévoilement du monument. Les plaques commémoratives sont flanquées de drapeaux républicains espagnols et d'une bannière au cimetière de San Esteban de Litera, avril 2015. Les plaques commémoratives sont flanquées de drapeaux républicains espagnols et d'une bannière

Avant le dévoilement du monument. Les plaques commémoratives sont flanquées de drapeaux républicains espagnols et d’une bannière

Mario Kloostra's cousin Corrie Triep (child of Arie Kloostra's sister) laying flowers at the memorial plaques after the unveiling of the memorial at the San Esteban de Letera cemetery, April 2015 (Photo: Mario Kloostra)

La cousine de Mario Kloostra, Corrie Triep, pose des fleurs sur les plaques commémoratives après le dévoilement

Plaque commémorative pour les cinq brigadistes qui sont enterrés au cimetière de San Esteban de Litera, avril 2015

Plaque commémorative pour les cinq brigadistes qui sont enterrés au cimetière de San Esteban de Litera. (En bas à droite) drapeau avec l’emblème des Brigades internationales

L’inscription en français:

Ici gisent les restes de cinq brigadistes de la 45e division des Brigades internationales. Décédé de la maladie à l’hôpital militaire, les hommes ont reçu une “maison” à San Esteban de litera Litera.

Ils sont venus défendre l’Espagne et ils sont morts pour ça

 
⋅ Eliseo Carola Castello, née à Villalonga de Ter (Barcelone), est morte le 10 novembre 1937 de la
fièvre typhoïde.
⋅ Hendrik Kloostra, né à Nieuw Lekkerland (Pays-Bas), est mort à l’âge de 32 ans le 24
novembre de la fièvre typhoïde.
⋅ Salvador Cabreras est mort du coma diabétique le 3 décembre 1937.
⋅ Dionisio Giménez est mort le 23 décembre 1937 d’une crise cardiaque.
⋅ Ramon Altas est mort le 6 janvier 1937 à cause de la néphrite aiguë.

‘Mieux vaut mourir debout que vivre à genoux.’

 

Plaque commémorative pour Narciso Villegas au cimetière de San Esteban de Litera. Logo : Parti communiste d'Aragon

Plaque commémorative pour Narciso Villegas au cimetière de San Esteban de Litera. Logo : Parti communiste d’Aragon

L’inscription en français:

Ici gisent les restes de celui qui était le dernier chef du Groupe de Guérilla d’Alto Aragon (AGAA)

Tué lors d’une escarmouche avec une garde civile dans le quartier de San Esteban de Literia, en particulier dans une tour du quartier de Sank Ana.

⋅ Narciso Villegas, né à Alquezar (Huesca), a tué le 7 décembre 1948 et enterré le 9 décembre dans ce cimetière.

Himno Guerrillero

Por llanuras y montañas,
guerrilleros libres van
los mejores luchadores
del campo y de la ciudad.
Los mejores luchadores
del campo y de la ciudad.

Ni el dolor ni la miseria
nos impedirán vencer
seguiremos adelante
sin jamás retroceder.
Seguiremos adelante
sin jamás retroceder.

Las banderas de combate
como mantos cubrirán
a los bravos guerrilleros,
que en la lucha caerán.
A las bravas guerrilleras
que en la lucha caerán.

Nuestros Jefes nos ordenan
atacar para vencer,
venceremos al fascismo
sin jamás retroceder.
Venceremos al fascismo
sin jamás retroceder.

Venceremos al
Franquismo
en la batalla final.
Camaradas, muera Franco
Viva nuestra libertad.
Camaradas, muera Franco
Viva nuestra libertad.

Les deux plaques commémoratives au cimetière de San Esteban Litera après le dévoilement, avril 2015

Les deux plaques commémoratives au cimetière de San Esteban Litera après le dévoilement


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